Pour garder son emploi Mohamed a été contraint d’accepter pendant vingt ans de s’appeler Antoine, un prénom imposé par son employeur. A l’inverse, Roselyne déteste tant le prénom que sa mère a choisi à sa naissance qu’elle décide très tôt d’en changer pour devenir Patricia.
Après un long processus de recrutement au bout duquel Mohamed est engagé, son patron lui dit fermement : “Il faudra changer de prénom”. Mohamed est stupéfait :
J’avais réussi un recrutement difficile mais finalement je ne ressentais pas de la fierté mais de la honte. (…) J’en ai parlé à ma femme, à mes amis mais je ne l’ai pas dit aux enfants.
Pour les cartes de visite et mon adresse email, c’était “Antoine”. Même dans les documents officiels, ils ont ajouté “Antoine” à côté de “Mohamed”. Ils prenaient aussi mes billets d’avion à ce prénom-là, c’était ridicule !
J’ai un siècle d’écart avec mon grand-père et pourtant nous avons été confrontés à la même chose : le racisme imbécile.