A la maternelle, tout va encore bien. Les petits entre eux ne s'étonnent de rien. Ambre, un garçon ? Liam, une fille ? Pour eux, pas de problème. "La réaction de surprise vient plutôt du côté des enseignants et des adultes, qui marquent un temps d'arrêt, font répéter le prénom, soulèvent un sourcil interrogateur..." note la spécialiste. Mais dès l'école primaire, les petits Ambre (ou Camille, Tiphaine, Alix, etc) et les petites Liam (ou Timothée, Gaël, Sacha, etc) commencent à essuyer des remarques de la part des copains : Ambre ? C'est drôle, tu as un prénom de fille. Ou : Liam ? Tu t'appelles comme mon frère ! Un peu perturbant. "Plus le temps passe, plus l'enfant rencontre de monde et plus il entend de réflexions, poursuit Constance Lanxade. En plus, il lit des livres, voit des films où les personnages qui portent son prénom sont de l'autre sexe. Cela l'invite à s'interroger sur son identité sexuelle : pourquoi mes parents m'ont-ils donné ce prénom si je suis vraiment un garçon/une fille ? A la différence des enfants qui portent des prénoms féminins ou masculins, il est obligé de revenir sur son identité, de dire qui il est."