Baptiste Coulmont est professeur de sociologie à l’université Paris-VIII et auteur de « Sociologie des prénoms » (La Découverte, 2014). Cette semaine, il explique pourquoi « Chantal » n’est plus donné en France mais rencontre un vif succès en Allemagne.
Certains Allemands seraient atteints de Chantalismus, une sorte de maladie culturelle consistant à donner des prénoms exotiques ou anglo-américains à leurs enfants (Ayno-Sky, Bellafina, Noemy et Checillia…). En Allemagne, donc, le frère de Chantal, c’est Kevin. La connotation sociale du prénom est entièrement inversée. En passant le Rhin, les associations de ce prénom à l’Eglise (version « catho prout prout »), à Paris, à l’aristocratie (Madame de Sévigné était la petite-fille de Jeanne de Chantal)… et à « Marie-Chantal » ont toutes disparu.