Ainsi, en Bretagne, la part des Erwan, Yann et autres Gwenaëlle et Soazig a spectaculairement progressé dès les années 1970, pour attendre environ 15 % du total des naissances. C'est l'époque où Pierre-Jakez Hélias publie Le cheval d'orgueil ; où s'ouvrent les premières écoles Diwan ; où Alan Stivell et Tri Yann donnent un nouveau souffle à la musique traditionnelle ; où des candidats autonomistes de l'Union démocratique bretonne rencontrent leurs premiers succès électoraux. Ce bouillonnement identitaire encourage les parents à redécouvrir leur patrimoine au moment où leurs enfants voient le jour. Le mouvement prendra une ampleur plus impressionnante encore après le vote de la loi de 1993, qui accorde une liberté quasi-totale dans le choix des prénoms.