Suite au décès de l’acteur Luke Perry, nous avons publié un article sur le « bond » des prénoms Dylan au milieu des années 90, notamment dans le Nord et le Pas-de-Calais. Sur nos réseaux sociaux, alors qu’un certain nombre de lecteurs portant ce prénom se notifiaient les uns les autres, un certain nombre d’autres se moquaient de ces prénoms, les qualifiant de « babache ». Baptiste Coulmont, sociologue spécialiste des prénoms, nous aide à comprendre cette violence sociale.
Longtemps, les prénoms naissaient dans les classes sociales supérieures et étaient ensuite adoptés par les classes populaires. Et puis, notamment avec l’arrivée des prénoms anglo-saxons, il y a eu une autonomisation culturelle des classes populaires qui se sont mises à donner leurs propres prénoms. Et cette autonomie de choix a été assez mal supportée par une bourgeoisie convaincue d’avoir le monopole du bon goût. La blague sur les « Kevin », les « Dylan » ou les « Jennifer », qui dénote d’un vrai racisme social, est très commune dans certains milieux convaincus de mieux savoir quels prénoms sont beaux ou non…
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