Mais le procureur avait ensuite saisi le tribunal, au nom du respect de la langue française. « Je ne serai pas étonnée que les parents perdent de nouveau, explique Stéphanie Rapoport, qui publie chaque année l’Officiel des prénoms. Au Pays basque les parents d’une petite Aña, puis en Catalogne ceux d’un jeune Martí (avec un accent sur le i) avaient été jusqu’en Cour d’appel européenne, pour finalement supprimer les signes bannis. »
Cette fois la mobilisation locale a été forte. Il y a un an, la région Bretagne et le département Finistère ont voté des vœux pour réclamer l’autorisation du tilde. Le député (LREM) Paul Molac, comme une vingtaine de collègues de la majorité, en ont appelé à la garde des Sceaux. Le bâtonnier de Nantes Jean-René Kerloc’h, qui soutient la famille, dénonce une « discrimination » pointant de nombreux actes officiels qui utilisent la vaguelette sulfureuse, notamment dans les patronymes d’origine espagnole. Laurent Nuñez, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), est ainsi inscrit sans modification dans le décret de grade d’officier de l’Ordre du mérite.