Jean-foutre, catin, tanguy… Dans son ouvrage consacré à l’appellativisation du prénom paru en avril 2018, Vincent Balnat, chercheur au sein du laboratoire Lilpa (Linguistique, langues, parole), s’est penché sur le passage du prénom au nom commun, en allemand et en français et ce du 12e au 21e siècle.
Côté observations, Vincent Balnat note que ce sont essentiellement les prénoms très fréquents qui deviennent des noms communs, parfois avec l’ajout d’un autre élément, dans le cas des composés par exemple, avec souvent une signification péjorative. « Rappelons que les nobles souhaitaient se démarquer du peuple et, par conséquent, aussi de ses prénoms. » Le gros-jean désigne ainsi un idiot, marie-bon-bec, une femme bavarde, marie-salope ou marie-couche-toi-là, une prostituée. En français, le fritz est le surnom de l’Allemand. Le jacky représente le lourdaud, le rustre. La nana, la petite amie, vient d’Anna. Plus transparent, il y a aussi ton jules.
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