Plusieurs pages plus loin, un paragraphe est bien consacré à Clitorine, mais pour émettre d’énormes doutes sur le fait que quiconque ait pu jamais s’appeler ainsi. Il y a autant de preuves de l’existence de Citorine, lit-on, que de preuves de celle du «yéti». Et ce n’est pas faute d’avoir cherché. Car les auteurs, deux journalistes, sont des chasseurs aguerris de prénoms saugrenus, qu’ils ne répertorient qu’en échange de preuves (notamment actes d’état civil). «Je suis journaliste en presse locale, et je me suis toujours amusé avec les carnets annonçant les naissances, raconte Antoine, un des auteurs. En 2012, j’ai créé un Tumblr avec les noms les plus originaux».
Aujourd’hui, le Tumblr est devenu un site et un blog participatif : la ligue des officiers d’état civil (LOEC). «On est 4 à travailler, mais on a une communauté de 30 000 personnes. Et beaucoup sont des auxiliaires très actifs. On a fabriqué des petits "monstres" qui farfouillent partout. Et Clitorine, c’est un peu notre Graal. Je peux vous dire qu’à chaque fois qu’un des membres tombe sur une discussion où quelqu’un affirme connaître une Clitorine, il essaie d’obtenir des preuves.»