Témoignage: Je suis (aussi) Primaël

Un peu en galère de témoins, la Ligue a donc lancé un appel sur Facebook en republiant d’anciens témoignages (pour montrer que c’est sérieux et tout). “Eh Prim, t’as vu, il y en a un autre !”, a commenté un Officionado. Ce Prim qui n’est pas notre Primaël Poison, le voici. Je ne sais pas ce qu’il se dit sur les caractéristiques des personnes portant ce prénom (comme si tous les Primaël étaient pareils…), mais nos deux zigues ont en commun de ne pas être les derniers pour envoyer du LOL. Ennnnntre ici Primaël avec ton terrible cortèèège !!

En préambule, Primaël nous a envoyé ceci, spontanément.

Déjà,  pour commencer, je ne dirai vraiment pas que mon prénom est dur à porter. Différent oui, mais clairement pas difficile. Il faut prendre en compte que je me présente toujours en tant que Prim. Et rarement en tant que Primaël. Non pas que je cache mon vrai prénom, ou par honte. C’est surtout beaucoup plus simple et rapide à prononcer. Etant feignant, cela est plus simple. Et c’est, en général, suffisant.
Beaucoup de personnes à qui je me présente me demandent quand même d’où vient ce prénom. C’est à ce moment-là que j’explique que cela vient de Primaël, qui est un prénom breton. Mais (et j’insiste souvent sur ce point) que je ne suis pas breton.

“Je ne dirai vraiment pas que mon prénom est dur à porter.

Différent oui, mais clairement pas difficile.”

Bien entendu, j’ai toujours eu le “ha je connaissais pas / c’est joli / c’est original”. Mais cela ne m’a jamais vraiment posé problème. Et cela me sert vraiment comme phrase d’approche. Les gens ne connaissant pas, en je les marque. Et le reste des personnes pense que Prim est un pseudo. Je ne prends pas le temps d’expliquer que  “non”. Je préfère laisser planer le doute.
Pour ce qui est de ma jeunesse, je viens des montagnes, et, à part des noms de paysans, ou alors bien français, j’étais un peu la personne à part. Mais juste au niveau du prénom. En sachant que mes frères s’appellent Pascal-Florian, et l’autre Pacôme je me suis jamais senti “différent”. Et étant relativement sociable, cela choquait seulement les premiers jours d’école. Après cela rentrait vite dans les habitudes.

“J’étais un peu la personne à part.

Mais juste au niveau du prénom.”

J’ai quand même eu tout les jeux de mots possible sur mon prénom. Tout ce qui commençait par “Prim”. Primagaz, Primagazon, Prime a elle, Primoule, etc… Mais bon, c’était vraiment plus affectueux que méchant. C’est sincèrement un prénom dont je suis fier. Et je suis le premier à me moquer de mon prénom pour faire rire, mais je l’apprécie énormément. Et puis, l’étymologie du prénom envoie quand même du steak ! Noble Prince (ou alors Prince Charismatique). Du coup, du fait de réussir à me démarquer par mon prénom (qui est quand même un VRAI prénom), je pense que a mes futurs enfants je donnerai des VRAIS prénom, mais des prénoms rares.

Primagaz. Swag, comme prénom, non ?

Tes parents t’ont-ils expliqué pourquoi ils ont choisi ce prénom ?

Pas vraiment. En fait je sais surtout une chose, c’est que c’est ma mère qui a choisi. Mon père étant bien plus terre a terre que ma mère, il aurait choisi un prénom courant.

Tu t’es reconnu dans le témoignage de l’autre Primaël ?

Oui, et non. Oui, car, comme lui, je porte bien entendu un des prénoms français les plus rares. Donc, j’ai entendu des phrases du même type que celles qu’il a entendu (c’est joli, original, particulier, ça vient d’ou?).
Et non, parce que pour moi cela n’a pas vraiment été une cause d’exclusion. Plutôt le contraire. Ça a toujours été le coté intégration facile dans un groupe. Forcément, ça brise la glace tout de suite. “Salut je m’appel Prim, c’est pas une blague c’est vraiment mon prénom.” Du coup ça fait rire, et soit j’explique mon prénom complet, soit on parle direct d’autre chose. Mais, jamais je n’ai été exclu par rapport a ça. Après, contrairement à l’autre Primaël, mon patronyme est plutôt passe-partout donc c’est aussi plus facile.

C’est toi le Primaël qui passe l’aspirateur de la vidéo Youtube ?

Nope ! Si on commence par l’aspi, on finit par faire la vaisselle. Je prends pas le risque!

T’as des exemples de vannes que tu as subies ?

Hormis tout les jeux de mots liés au départ de Pri ou Prim (Prisunic, Primagaz etc…), pas des masses. Ce qui revenait souvent, c’est que le prénom a une consonance juive. Du coup, ça chambrait sur le fait d’être juif (sur la rigolade, pas dans le sens antisémites je préfère préciser). Mais, encore une fois, c’est plus amical qu’autre chose.

Dans ta vie d’adulte, ce prénom t’a servi ou desservi ?

Mon prénom, m’a plus servi qu’autre chose. Encore une fois je me présente toujours comme “Prim” et non pas Primaël, pour un gain de temps et de compréhension. Et cela a toujours eu la chance de retenir l’attention. Un peu à double tranchant : une connerie de travers, et on ne m’oublie pas non plus. Mais globalement pas de désagrément lié au prénom.

“Cela a toujours eu la chance de retenir l’attention.”

Le mot de la fin ?

Ça va faire vraiment cul-cul, mais soyez fier de votre prénom (sauf si vous appelez Kevin ou Périphérique) et faite en une force. J’aime penser que je suis différent (et en fait non) , et mon prénom me donne cette satisfaction.