Grégoire Canapé n’utilise jamais cette identité officielle, lui non plus. Cet Innu se présente plutôt comme Pepameshké Maikan (loup voyageur), quitte à devoir l’épeler à chaque fois… Une pratique de plus en plus répandue, selon Evelyne St-Onge, militante pour les droits autochtones. Elle-même, après avoir donné un prénom « québécois » à ses aînés, a baptisé son dernier Mishtashipo, d’origine innue.
C’est aussi le choix de Catherine Boivin. Cette jeune Atikamekw, enceinte, a déjà choisi de nommer sa fille Maskowisi (être fort). La signification du prénom est très importante pour nous : on le cherche en se demandant ce qu’on veut donner à notre enfant. Maskowisi évoque la volonté de se défaire de nos traumatismes. On espère que la nouvelle génération sera plus forte, plus fière.