De nombreux parents immigrés ou issus de l’immigration hésitent à donner à leurs enfants des prénoms liés à leurs origines, s’inquiétant du risque de discriminations.
Dans sa famille, ce dilemme a une longue histoire : son père, Farid, cardiologue libanais, a troqué en France son prénom pour celui de Frédéric, espérant ainsi faciliter son installation en Alsace. A son entrée sur le marché du travail, Karim adopte à son tour le stratagème, non sans avoir vérifié son efficacité au préalable : « Un jour, j’ai commencé à envoyer deux CV différents : l’un avec inscrit “Karim”, un autre avec “Nicolas”. » La seule réponse positive a été envoyée au second. Depuis, dans toutes les entreprises, son « vrai » prénom n’apparaît que sur ses fiches de paye. « Aucun de mes collègues ou clients n’est au courant. »